PEUt-ON ENCORE ETRE FAIBLE ?

SELeCTION NATUrELLE, EUGENISME, DARWINISME...

PeuT-ON eNCORE ÊTRE FAIBLE AUJOURD'HUI ? La place des plus faibles dans la sélection naturelle

Peut-on encore être faible aujourd’hui ?  Alors que la société valorise les forts, les performants, les gagnants, que fait-elle des plus vulnérables ? On nous dit qu’il faut soutenir les meilleurs, que récompenser la fragilité reviendrait à affaiblir le collectif. Et Darwin, dans tout ça ? On l’invoque souvent pour justifier la loi du plus fort… 

👉 Cet article passionnant démonte les idées reçues sur la sélection naturelle, et montre que entraide, solidarité et diversité sont des moteurs de notre prospérité. Les “plus faibles”  en deviennent même des piliers invisibles de notre évolution !

Si vous pensez que l’évolution, c’est avant tout une histoire d’humanité, de lien et de créativité, ce texte va vous parler. Et peut-être même vous bousculer.

 À lire absolument pour repenser ce que signifie “être fort” dans notre monde moderne

La place des plus faibles dans la sélection naturelle 

La théorie darwinienne de l’évolution est souvent associée à l’expression “la survie des plus forts”, mais cette idée est une interprétation erronée du concept original. En réalité, Darwin parle de la survie des plus aptes, c’est-à-dire de ceux qui s’adaptent le mieux à leur milieu. Cette aptitude peut se manifester sous diverses formes :

  • La force physique, bien sûr, mais aussi…
  • La capacité à coopérer, essentielle dans les espèces sociales comme l’homme.
  • L’intelligence et la créativité, qui permettent de trouver des solutions aux défis environnementaux.
  • La résilience, qui aide les individus à surmonter les obstacles.

Dans la nature, de nombreuses espèces prospèrent non pas grâce à la domination brutale, mais grâce à des stratégies d’entraide et d’organisation collective, qui renforcent leur survie.

La coopération, un facteur clé dans l’évolution humaine

Chez l’humain, l’évolution ne s’est pas limitée à un combat individuel entre les “forts” et les “faibles”. Au contraire, notre espèce a bâti sa réussite sur des principes de collaboration et de solidarité. Les sociétés qui soutiennent leurs membres les plus vulnérables développent des structures d’aide, telles que les systèmes de soin et les protections sociales, qui renforcent leur résilience face aux crises. Loin d’être un handicap, cette approche contribue à la prospérité collective.

Les dangers de l’eugénisme : une fausse interprétation de Darwin

L’eugénisme, en cherchant à manipuler artificiellement l’évolution humaine par des choix reproductifs forcés, repose sur une vision erronée de la biologie et de la société. En effet, l’idée d’éliminer les individus jugés plus faibles ou même d’aider la nature à faire cette élimination plus rapidement est à l’encontre de la sélection naturelle décrite par Darwin. Cette dernière favorise non pas une sélection rigide, mais une diversité génétique essentielle à l’adaptation des populations aux changements de leur environnement.

Une faible diversité accroît les risques de maladies génétiques et de vulnérabilité aux épidémies, tandis qu’une variation génétique élevée renforce la résilience des espèces. L’histoire a démontré les dérives tragiques des politiques eugénistes, notamment sous le régime nazi, avec des discriminations, des stérilisations forcées de personnes jugées “inférieures” (maladies mentales, handicaps, alcoolisme, etc.) et des violations des droits fondamentaux.

La vraie force d’une société : diversité et entraide

Loin d’être un frein à l’évolution, la présence d’individus moins “forts” est un atout :

  • Ils encouragent la coopération, essentielle à la survie collective.
  • Ils stimulent l’innovation, apportant des perspectives nouvelles qui favorisent le progrès.
  • Ils développent l’adaptabilité, en trouvant des solutions créatives à leurs défis.
  • Ils renforcent le lien social, élément clé d’une société équilibrée et solidaire.

Au final, l’évolution humaine ne s’est jamais limitée à une compétition brutale. En réalité, c’est la capacité à travailler ensemble, s’adapter et innover qui assure la survie et la prospérité. Loin d’être une entrave, la diversité des individus — y compris ceux considérés comme “moins forts” — est un élément fondamental de notre évolution et de notre force collective.

Capitalisme et eugénisme

Le capitalisme repose sur la logique de compétition et de sélection des plus performants, ce qui peut parfois être perçu comme une forme de sélection sociale. En favorisant les individus les plus productifs et innovants, ce système crée des inégalités, où ceux qui ne parviennent pas à s’adapter aux exigences du marché peuvent être marginalisés. Certains critiques estiment que cette dynamique peut rappeler certaines idées eugénistes, bien qu’elle ne repose pas sur une sélection biologique, mais sur des mécanismes économiques.

L’École de Chicago, influente dans la pensée économique moderne, a approfondi cette vision en développant des théories axées sur l’efficacité des marchés et la rationalité économique. Des économistes comme Gary Becker ont appliqué des concepts économiques à des domaines sociaux, comme la démographie et les décisions reproductives, analysant comment des incitations économiques pouvaient influencer les choix familiaux et sociaux. Bien que cette approche ne relève pas directement de l’eugénisme, elle s’inscrit dans une logique où la sélection et l’optimisation des ressources sont des éléments clés.

Ainsi, si le capitalisme et l’École de Chicago partagent une vision où la sélection sociale et économique joue un rôle central, ces idées, heureusement, ne semblent pas s’inspirer directement des théories eugénistes. Par ailleurs, l’histoire montre que les sociétés les plus résilientes sont celles qui prennent soin de leurs membres les plus vulnérables. La coopération, la solidarité et l’inclusion ne sont pas des faiblesses, mais des atouts essentiels à l’évolution et à la prospérité humaine.

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